Bon, une fois qu’on a commencé à jouer avec un flipper, comment on fait pour jouer à d’autres (sans se ruiner au troquet) ? On passe au (semi-)virtuel. Voici une exploration d’une bidouille à peu de frais et sans modification majeure du flipper d’origine, l’idée étant de rebasculer sur le flipper électromécanique sans trop de boulot.
Écran
1ère étape, l’écran. J’achète un panneau médium (MDF) blanc – 244 x 122 cm, épaisseur 3 mm.
Bon, ensuite il faut couper à la bonne taille. En finesse.
Les contrôles
On arrive à « comment utiliser les boutons existants avec le moins de modifications possible du flipper d’origine ? ». Dans un premier temps j’ai mesuré le courant sur les interrupteurs, et suis tombé sur des 30V courant continu. Du coup, pas moyen de brancher cela allumé à une arduino ou micropython sans avoir de circuit élaborés de diviseur de tension (j’y suis pas encore).
Du coup, je vais trouver une solution plus simple.
La makey makey https://makeymakey.com/ est une carte de prototypage type Arduino qui est pensée pour détecter les courants très faibles, par exemple ceux produits par le contact entre deux personnes, ou via un fruit ou légume (oui, la fameuse démo banana piano).
Sur le flipper c’est un peu moins sexy, mais l’idée est de le garder éteint et de détecter le contact entre la main du joueur et les boutons.
Le principe est simple, la makey makey detecte un circuit fermé quand on appuie sur le bouton et simule un appui de touche de clavier. Le tour est joué.
Initialement je pensais devoir faire un bracelet pour faire le coté « terre » de l’interrupteur, mais en fait, le métal de la barre sur laquelle on s’appuie pour jouer fait très bien l’affaire.
L’image
Ensuite on passe à l’image ! Attention les yeux ! J’ai fait un montage prototype avec un vieux projecteur de récupération.
Le projecteur est ancien et donc je fait pas de rectification 3D comme la plupart des rétroprojecteurs récents. À cheval donné, on ne regarde pas les dents.
À l’usage, le projecteur posé ainsi n’est pas optimal. Dès que le flipper bouge un peu, l’image bouge aussi. D’où l’avantage du prototypage en carton, faut trouver une solution où le projecteur n’est pas solidaire du cabinet.
Coté logiciel
Coté logiciel c’est un peu la catastrophe de mon point de vue. C’est un écosystème qui très très loin de Linux et du logiciel libre.
Voici une liste de mes tentatives et plus ou moins réussites :
- Zaccaria était une boite italienne qui produisait des flippers jusqu’à 1990, une boite de jeux vidéos a racheté les droits et vend des tables en mode jeu vidéo : Zaccaria Pinball (steam). Ils ont une version qui marche sous Linux, il faut ensuite acheter les tables. Il reste quelques bugs dans la version Linux, mais c’est à peu prêt utilisable.
- Future Pinball abandonware depuis 2008, mais qui continue d’exister à travers d’autres logiciels comme BAM (Better Arcade Mode) qui ajoute tout plein de choses, notamment des trucs avec de la 3D qui bouge en fonction de l’emplacement du joueur (ça tombe bien j’ai une caméra Kinect achetée d’occasion en stock pour un projet de bac à sable). J’ai réussi à faire à peu prêt marcher la version sans BAM avec l’émulateur Windows sous Linux wine (avec Lutris en fait) mais sans support pour les deux écrans (pour l’instant).
- Visual Pinball hébergé sur https://www.vpforums.org/ (oui, les logiciels d’émulations et d’interfaçage avec du matériel sont souvent des gros .exe à télécharger sur un forum après inscription <ironie>miam</ironie>), pour l’instant pas arrivé à le lancer sous wine, PlayOnLinux, Lutris ou proton.
- Malzbie’s Pinball Collection (steam) via steam fonctionne sous linux avec la couche Proton (fork de wine), pas de dual screen.
- Pinball FX3 (steam), pour l’instant impossible à jouer sous Linux (borked).
- Pinball Arcade (steam), fonctionne peut-être avec pas mal de tweaks.
- Stern Pinball Arcade (steam), fonctionne avec Proton, au moins deux tables connues disponibles gratuitement.
- plein d’autres « petits » flipper sur itch.io (alternative à steam), pas encore testés.
Voilà, a quick’n’fun hack. À voir comment (ou si) je pérennise et les améliorations diverses et variées qui me traversent l’esprit. En vrai, le pincab (contraction de pinball et cabinet) est un univers assez monstrueux où certaines machines sont truffées de gadget et coûtent très cher, on est très loin de cela (notamment en terme de budget).
[…] précédents de la saga sur mon flipper : réparation initiale, bidouillages avec un videoprojecteur, réparations […]